Demandez à un expert : ce qui attend les professionnels de la gestion de la chaîne d’approvisionnement?
Stefania BlasiDirector, Ontario Field Sales & Industrial Vertical
Le secteur industriel canadien subit des changements profonds à la suite de la pandémie. Qu’il s’agisse de réévaluer leur chaîne d’approvisionnement ou d’adopter le commerce électronique, les chefs de file de l’industrie saisissent l’occasion de préparer leur entreprise pour l’avenir. Stefania discute de la gestion de la chaîne d’approvisionnement ainsi que des questions et considérations clés qui devraient alimenter les prises de décision dans ce secteur.
Selon vous, quelles ont été les plus grandes répercussions de la COVID-19 sur la gestion de la chaîne d’approvisionnement?
La pandémie a mis à l’épreuve des entreprises dans un certain nombre de secteurs critiques, en raison de l’épuisement des stocks, de la fermeture de fabricants partout en Asie et des obstacles à la rapidité de mise en marché par les fournisseurs à l’extérieur du Canada.
Les six derniers mois ont mis en lumière l’importance, et même la nécessité, d’être souple et d’avoir des options pour sa chaîne d’approvisionnement. Les entreprises qui sont demeurées concurrentielles pendant la pandémie ont généralement un plus grand réseau de fournisseurs; elles ne dépendent pas d’un seul fournisseur.
Un client de Purolator a créé une plateforme peu après la guerre commerciale entre Trump et la Chine, bien avant l’arrivée de la COVID-19. Cette décision s’est avérée très judicieuse. Elle lui a permis de limiter rapidement sa dépendance à la Chine pour la production et de se procurer de l’équipement de protection individuelle (ÉPI) provenant d’autres pays.
Les entreprises canadiennes continueront de repenser les chaînes d’approvisionnement pour qu’elles soient plus robustes et de stocker plus de pièces et d’autres fournitures.
La COVID-19 a également accéléré le regroupement des installations. Attendez-vous à ce que cela se produise davantage à court terme. En raison de la pression sur le chiffre d’affaires, il est urgent de réaliser des économies et des gains d’efficacité. Bref, la planification de la chaîne d’approvisionnement est une priorité. Par exemple, une des entreprises Fortune 100 nous parlait depuis des années de nos solutions vers le Canada. La COVID-19 a accentué le sentiment d’urgence entourant ces discussions.
Y a-t-il un avantage potentiel à la perturbation?
La bonne nouvelle, c’est que les chefs d’entreprise prennent le temps d’adapter leur approche à l’égard du marché. Ils réévaluent l’infrastructure et développent d’autres secteurs pour générer des revenus et percer de nouveaux marchés.
Les entreprises du secteur industriel, qui sont généralement plus lentes à s’adapter que celles du secteur de la vente au détail, renforcent aussi de plus en plus leurs capacités de commerce électronique. La pandémie les a incités à réévaluer leur chaîne d’approvisionnement et à devenir encore plus novateurs; c’est une bonne chose!
Comment Purolator veille-t-elle à la sécurité des clients et des employés?
Notre équipe veille à ce que nous respections toutes les normes de santé et de sécurité, nouvelles ou mises à jour, établies par nos clients, comme les portes verrouillées pour la réception et les directives de cueillette précises.
Nous respectons également nos propres normes rigoureuses. Nos conducteurs portent de l’ÉPI lorsqu’ils entrent dans les installations des clients. Dans certains cas, on nous demande de déposer les livraisons dans des zones sécurisées ou dans des remorques fermées auxquelles seule Purolator a accès.
Les clients ont réclamé une technologie précise pour parler avec Purolator, comme les rencontres virtuelles qui sont maintenant préférées aux communications par téléphone cellulaire. À mon avis, elles sont là pour de bon.
Quelles sont certaines des solutions de gestion de la chaîne d’approvisionnement que Purolator a mises en œuvre pendant la pandémie?
La souplesse a défini notre approche à l’égard des entreprises de nos clients dans le contexte de la COVID-19. Nous sommes aussi obsédés par la gestion des risques de la chaîne d’approvisionnement que nos clients. Nous faisons tout ce qu’il faut pour assurer le bon fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement.
L’expédition entre le Canada et les États-Unis en est un bon exemple. Nous avons centralisé nos centres de distribution nationaux afin de mieux tirer parti de notre réseau aérien pour la livraison directe à la plupart des emplacements au Canada.
Nous modifions les heures de départ de notre centre de distribution pour tenir compte des variations de volumes d’envois des clients. Nous alignons les actifs pour gérer les besoins accrus en équipement de protection individuel, en technologie du génie mécanique et en produits d’entretien et de désinfection.
Garder nos clients au courant de nos plans de continuité des activités et de nos mises à jour est une façon d’assurer un partenariat sain pour les années à venir.
Purolator a également apporté des changements pour offrir de nouvelles options de service. Je pense notamment au service Purolator ExpéditifMC qui offre la livraison pour 9 h le jour suivant, sept jours sur sept, ainsi que le soir et les fins de semaine dans certains marchés canadiens, aux solutions souples pour accélérer la mise en marché, comme les solutions transfrontalières, le service Prochain vol ou la livraison juste à temps en provenance et à destination des É.-U. et du Canada.
Nous ne tirons parti que des actifs de Purolator, ce qui accélère le service et réduit le nombre de points de contact. De cette façon, il est aussi plus facile de gérer les risques liés à la COVID-19 pour nos employés et nos clients. Le taux de couverture de nos solutions d’expédition vers le Canada a grimpé jusqu’à 100 % pour les envois en provenance des É.-U.
La COVID-19 a probablement accéléré la fermeture ou le regroupement d’installations dans les plus petits centres. Les clients de Purolator peuvent faire appel à de plus gros transporteurs et expédier partout du Canada à partir de grands centres. Pour l’une des marques canadiennes emblématiques, nous avons effectué d’importants envois d’ici à leurs installations aux États-Unis.
Nous offrons du soutien et de l’expertise pour tous les aspects de la chaîne d’approvisionnement de nos clients du secteur industriel. Il peut s’agir de services comme le transport vers le Canada, le transport de chargements partiels à l’intérieur du pays, le transport outremer, le transport express, le transport de fret, etc.
Comment faites-vous le suivi des entreprises ou des lieux de travail qui demeurent fermés et de ceux qui ont rouvert?
En général, les clients sont au courant des fermetures. Ils ont intégré les mécanismes de signalement nécessaires dans leurs processus. Alors, cela ne cause jamais trop de perturbations. Les clients nous fournissent également des mises à jour sur les fermetures dans leur réseau pour s’assurer que les produits sont retournés aux bonnes installations. Un processus semblable est appliqué aux réouvertures.
Comme pour tout partenariat, la communication est essentielle. Étant donné que nous restons en contact avec les clients, nous pouvons veiller à ce que les mises à jour soient communiquées directement à nos équipes de l’Exploitation sur place, ce qui permet d’optimiser les chaînes d’approvisionnement de nos clients et de réduire les coûts liés à la gestion du cycle de retour.
En ce qui a trait à la gestion de la chaîne d’approvisionnement, que doivent surveiller les chefs d’entreprise à l’avenir?
Il y aura certainement des changements à long terme dans le secteur, il est donc important de demeurer informé et de s’adapter. Je ne crois pas que quiconque puisse vraiment se considérer comme un chef d’entreprise s’il n’apporte aucun changement, à tout le moins, s’il ne tire aucune leçon de cette pandémie.
Nous en avons déjà parlé, mais autant le répéter : de nombreuses entreprises continueront d’explorer plusieurs options de fournisseurs à différents endroits afin de réduire au minimum les risques futurs.
Au cours des derniers mois, les petits fournisseurs ont été mis à mal. Certains d’entre eux ont déjà été récupérés par de grands concurrents, s’ils n’ont pas fermé leurs portes complètement.
L’ACEUM ratifié en juillet dernier devrait améliorer les échanges entre le Canada et les États-Unis. Les entreprises des secteurs du commerce électronique, de l’automobile et de l’agriculture devraient porter une attention particulière aux changements.
Enfin, je crois que les entreprises continueront d’adopter le commerce électronique, même si elles ne l’ont jamais envisagé auparavant. Retourneront-elles à ce qu’elles faisaient auparavant, après la pandémie? C’est très peu probable. De même, je constate que les entreprises se tournent vers la réduction des frais généraux, la centralisation vers les principaux centres de distribution et l’expansion de leur marketing en ligne.
En résumé, les chefs d’entreprise doivent faire ce qui leur vient naturellement : relever de nouveaux défis et proposer des solutions de gestion de la chaîne d’approvisionnement intelligentes et novatrices.