Le secteur des soins de santé a été particulièrement touché par la COVID-19. Il semble que tout change en même temps. Bien que la télésanté et les services de soins virtuels gagnent en importance depuis plusieurs années, tout s’est accéléré en 2020.
Cet article est basé sur notre webinaire intitulé Transformation de la chaîne d’approvisionnement en soins de santé : La convergence du nouveau et de l’actuel, qui est accessible sur demande. Nous avons demandé à des experts renommés de communiquer leurs observations sur les tendances du secteur des soins de santé qui, selon eux, transforment l’industrie.
Un sondage effectué en 2019, plusieurs mois avant la pandémie, démontrait que 41 % des Canadiens souhaitaient pouvoir parler à leur médecin par vidéoconférence, mais que seulement 4 % des médecins avaient accès à cette technologie.
« ... 70 % des répondants conviennent que les services de soins de santé virtuels représentent l’avenir des soins de santé. »
À la moitié de l’année 2020, en plein cœur de la première vague, une étude d’Environics (en anglais) démontrait que la COVID-19 avait compliqué l’accès aux soins de santé d’un Canadien sur deux. La même étude révélait également que pour 70 % des répondants, les services de soins virtuels représentent l’avenir des soins de santé.
Ainsi, les changements à la fois brutaux et importants survenus récemment invitent tous les professionnels de la santé à se poser des questions essentielles.
- Comment mon entreprise peut-elle garder une longueur d’avance sur la croissance continue des services de soins virtuels?
- Comment abordons-nous l’aspect diagnostic de nos activités, plus particulièrement la présentation d’éléments des soins de santé?
- Qu’en est-il des composantes physiques de ma chaîne d’approvisionnement?
- Quelle est l’incidence des tendances relatives aux patients et des progrès technologiques sur les stratégies relatives à la chaîne d’approvisionnement?
- Comment puis-je optimiser mon modèle de gestion de la chaîne d’approvisionnement en soins de santé alors qu’il subit des changements spectaculaires?
Dans un modèle de services de soins virtuel, le médecin continue d’interagir avec le patient. Toutefois, pour effectuer un diagnostic complet, le médecin pourrait demander des examens. D’habitude, le patient se rendait dans un laboratoire pour passer les examens. Mais dans cette nouvelle normalité, les éléments sont expédiés directement au patient qui peut effectuer une autoévaluation dans le confort de son foyer.
La prestation des soins au patient, qui suit le diagnostic, peut comprendre les médicaments sur ordonnance, l’équipement médical de soutien, etc. C’est ce qu’on appelle la composante physique du système, au moment où le secteur commence à centraliser numériquement les services de soins de santé.
« La pandémie de COVID-19 nous a obligés, en tant que médecins, à repenser la façon dont nous offrons les soins. »
Prenons un instant pour discuter du concept de services de soins virtuels et de ses répercussions sur le secteur et sur la population canadienne.
Avant la pandémie, la méthode de prestation des soins n’était pas toujours efficace, et on s’est attaqué à cette inefficacité au cours de la dernière année.
Selon le Dr Shaan Chugh, membre du Programme des directeurs médicaux de la Cleveland Clinic et directeur médical de Purolator, « l’ancienne méthode de prestation n’était pas toujours efficace ».
« Imaginez une patiente âgée qui consulte un médecin de famille, et qui se plaint, par exemple, d’une douleur abdominale. Le médecin lui prescrit des analgésiques. Comme les médicaments ne l’aident pas, le médecin peut décider d’adresser la patiente à un gastroentérologue, mais le délai d’attente pour une consultation pourrait être de six mois. Le gastroentérologue, quant à lui, pense qu’une coloscopie est probablement nécessaire. »
« Il découvre que la patiente est atteinte d’un cancer du côlon qui aurait pu être soigné à un stade plus précoce de la maladie. Ce processus de prestation des soins est lent et ne répond tout simplement pas aux besoins de la patiente. »
Le Dr Chugh prévoit donc l’émergence d’un modèle davantage axé sur le patient, qui pourrait prendre la forme d’un centre où un ou plusieurs médecins s’occupent du patient. Selon les circonstances, ils prodigueraient des soins en même temps, comme une unité collective.
Un tel modèle contraste vivement avec celui couramment utilisé aujourd’hui, dans le cadre duquel le patient attend généralement pendant des semaines ou des mois pour voir un sous-spécialiste et obtenir un diagnostic. Il présente également des avantages pour les familles et les soignants des patients.
« Par exemple, si on peut faire une consultation virtuelle, le membre de la famille qui prend soin d’un parent âgé pourrait éviter de perdre des revenus, ce qui se produit lorsqu’il doit accompagner le patient à ses rendez-vous en personne », ajoute le Dr Chugh.
« Il est question ici d’accélérer le diagnostic, mais également d’éliminer tout problème de communication entre le patient, le médecin traitant, le spécialiste, le sous-spécialiste et les membres de la famille. Nous pourrions en outre réduire le taux de réadmission à l’hôpital. »
Les soins virtuels ne sont pas à l’abri de l’effet Amazon
Alors que les chefs de file du secteur de la santé planifient les tendances en matière de soins, de plus en plus de données probantes suggèrent que les gens s’attendent à une expérience virtuelle qui rappelle celle du commerce de détail ou en ligne. Ils s’attendent ainsi à une expérience qui soit à la fois rapide, simple et fluide.
« Mon expérience avec Uber ou Amazon, explique Marc Thomson, chef de l’exploitation de Switch Health, définit mes attentes à l’égard de mon expérience avec les soins de santé, ce qui est assez incroyable lorsqu’on y pense. Une fois que vous avez obtenu une expérience positive et que vous réduisez la période de prestation de services, cela devient une norme à maintenir. La barre est très haute. »
Offrir des soins de qualité aux personnes mal desservies : L’autre promesse du modèle de soins virtuel
L’entreprise de M. Thomson, Switch Health, est une pionnière dans les domaines du transfert de technologie, de la distribution sous licence et du déploiement d’une plus vaste gamme de dispositifs, de services et de plateformes sécurisées de diagnostic.
Pour M. Thomson, offrir des soins de santé de haut niveau aux collectivités traditionnellement éloignées présente un énorme potentiel.
« Outre ce que nous pouvons faire dans les marchés des niveaux 1, 2 et 3, songez aux dizaines de milliers de Canadiens qui se trouvent dans les régions éloignées. Imaginez qu’on leur donne accès à des services qui, autrement, ne seraient accessibles que dans les marchés des niveaux 1 et 2. C’est précisément vers cela que nous nous dirigeons. »
Le Dr Chugh est quant à lui emballé par la possibilité d’offrir des soins de qualité aux collectivités mal desservies.
« En tant que Canadiens, nous devons nous assurer que les personnes âgées ont le même accès aux soins, peu importe leur code postal. »
« Réfléchissez à ce scénario. Un technicien en électrophysiologie ou un cardiologue est joignable en appuyant sur un bouton pour aider un patient de 85 ans admis dans un centre de soins de longue durée dans une région éloignée des Territoires du Nord-Ouest, là où il n’aurait peut-être jamais eu accès à un médecin. »
Le besoin croissant de composantes physiques – et de logistique – pour soutenir le nouveau modèle de soins virtuel
À mesure que le nouveau modèle de centre de soins virtuel prend forme, le besoin de fournir les composantes physiques essentielles qui le soutiennent augmente.
À l’heure actuelle, les fournitures, comme les éléments nécessaires au diagnostic, sont généralement livrées directement aux hôpitaux, aux établissements de soins et aux pharmacies, soit aux endroits où le patient se rend généralement pour se les procurer. Dans ce nouveau monde, la logistique devra soutenir le transport des produits physiques de façon beaucoup plus complexe. Les pratiques exemplaires en matière de logistique des fournitures médicales exigent de respecter les normes les plus élevées, aujourd’hui et à l’avenir.
Thomson cite une initiative en cours avec Purolator comme un exemple de la façon dont les fabricants et les fournisseurs de soins de santé peuvent adapter leur chaîne d’approvisionnement en soins de santé aux nouvelles tendances.
« Dans le cadre de ce programme national d’essai, les personnes recevant des soins de santé virtuels qui franchissent les frontières ou ont besoin de passer un examen peuvent recevoir les trousses et les outils pour utiliser les éléments nécessaires au diagnostic. »
« Le concept du diagnostic et du prélèvement d’échantillons à la maison ou à distance n’est pas nouveau, ajoute Jason Hern, directeur de la Stratégie en matière de soins de santé de Purolator. Songez à certaines des entreprises de prélèvement d’ADN qui existent aujourd’hui. Il s’agit d’un processus semblable, sauf que pour l’exemple qui nous intéresse, il est plus urgent d’obtenir un diagnostic. »
Thomson est d’accord. « Les résultats de mon test d’ADN peuvent attendre. Mais le facteur temps est crucial dans le cas d’un diagnostic de COVID-19 ou d’une maladie chronique grave. Lorsqu’il s’agit de la vie des gens, une logistique bien réglée devient littéralement une question de vie ou de mort. »
Thomson présente un scénario actuel. « Lors d’un rendez-vous en ligne, une infirmière explique au patient comment prélever l’échantillon, puis comment bien l’emballer. L’emballage est ensuite déposé à l’extérieur pour être ramassé sans contact par Purolator. La trousse contient tous les emballages et toutes les étiquettes nécessaires pour que l’envoi soit retourné au laboratoire. »
Les soins de santé essentiels nécessitent une logistique elle aussi essentielle
Hern affirme que la rapidité et la portée de la livraison nous aideront à exploiter le potentiel énorme que présentent les soins virtuels. La taille du territoire canadien pose des défis uniques. « Les régions du pays sont composées de tellement de couches horizontales et verticales différentes, ajoute-t-il, que les solutions personnalisées deviennent obligatoires. »
Depuis des décennies, Purolator étend progressivement sa portée au Canada. Elle dessert actuellement 100 % de tous les codes postaux. Toutefois, sans une logistique solide pour soutenir cette expansion, la portée devient une promesse vide, précise M. Hern.
« La portée est très importante pour assurer le succès continu des services de soins virtuels. Mais il y a un autre élément que vous ne pouvez tout simplement pas ignorer et il s’agit de la logistique. »
« Il existe de nombreux modèles de logistique, ajoute M. Hern, mais lorsqu’il est question précisément d’atteindre les collectivités plus isolées, le transport aérien est essentiel. D’excellentes compagnies aériennes desservent ces régions chaque jour. Il faut établir un lien avec ces compagnies aériennes dans un délai raisonnable en s’assurant que le transport physique des produits soit aussi rapide que ce que souhaite le patient. Chez Purolator, nous avons connu beaucoup de succès à la suite de la mise en œuvre de notre service de livraison de produits essentiels. » [LIEN : https://resources.purolator.com/fr/expedition-rapide-ce-que-vous-devez-savoir-au-sujet-des-envois-urgent/]
Hern explique que Purolator a dédié une partie de son réseau aux besoins urgents du secteur des soins de santé. « Notre service de livraison de produits essentiels peut être offert à la majorité des collectivités canadiennes en quelques heures ou en moins d’une journée. Il a joué un rôle essentiel en aidant les collectivités à obtenir des produits qui revenaient ensuite aux fins de diagnostic. »
Les soins virtuels sont là pour de bon. Planifiez votre stratégie et soyez prêt à la faire évoluer
La pandémie a irrévocablement transformé une foule d’industries et de secteurs. Les soins de santé en font certainement partie. Toutes les données indiquent que les soins virtuels sont là pour de bon. Cela exercera une pression sur tous les professionnels de la santé qui devront rapidement s’adapter. Heureusement, les chaînes d’approvisionnement et la logistique évoluent rapidement pour s’adapter à la nouvelle réalité. Le moment est venu de saisir les occasions qui façonneront l’avenir.